Je voudrais…

Je voudrais naviguer sur des eaux propres. Voir de vrais oiseaux. Croquer un glaçon sans remords. Sentir la pluie ruisseler sur moi sans fondre. Ne pas craindre l’été ou l’hiver! Regarder dehors sans honte.

Me faire piquer par une abeille. Revoir des loups! Entendre le coq au matin. Le gardon poursuivi par la perche, la truite à l’affût dans la rivière. La moule-filtre et l’écrevisse poubelliaire!

Avoir envie de relire un Bestiaire de Genevoix. Emporter un livre de poèmes avec moi et voir gicler les sauterelles sous mes pas…

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Ceux que j’aime…

J’aime ceux qui restent fidèles. Ceux qui savent se remettre en question. Ceux qui ne se trahissent pas. Ceux qui tendent la main pour donner ou recevoir. Ceux qui vont au devant!

J’aime ceux qui se soucient des autres, ceux qui se soucient du reste, de l’un comme du tout. Ceux qui partagent. Ceux qui acceptent. Ceux qui tenteront toujours de participer. Ceux-là sont un cadeau au temps présent!

J’aime ceux qui voient plus loin. Ceux qui guérissent puis soignent. Ceux qui savent aller à l’essentiel. Ceux qui vêtent. Ceux qui contribueront longtemps!

J’aime ceux qui sont de bonne volonté. Ceux qui font! Ceux qui refusent. Ceux qui alertent, ceux qui secourent et ceux qui s’indignent. Ceux qui ne sont pas indifférents!

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En mémoire de Vous!

Une procession. Tous tenant une chandelle. Des lueurs dans le noir. Un cimetière. Ils sont là pour l’hommage. Ils se mettent en cercle pour les enserrer tous. La musique parle. Les coeurs se lèvent. Ils apparaissent. Ils sont tous là, revenus! Personne ne manque. Communion puis retour! Ils reviendront, processionnaires…

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Les nouveaux dictons!

Vous pensez quoi de : « à la Sainte Canicule, le cul te brûle »? Je tente. Un dicton, c’est populaire!

Le calendrier est en train de changer.

La semaine dernière, c’était la Sainte Canicule. Le four est enfin installé, les essais sont concluants. La cuisson a déjà commencé par endroits. Viande rôtie sur galette de blé dur au menu, ce soir!

Sur la plage, le mur d’eau grandit. Il atteint plusieurs mètres maintenant. On dirait que ça ronfle de fureur là-dedans. Au pied du mur, un vieux chien aboie; il a dû voir un poisson. Aujourd’hui, c’est la St Déluge.

Le sol a commencé à aspirer l’eau. Tout s’assèche. Les glaçons n’auront bientôt plus cours. Attention à la Sainte Aride!

Le vent n’est pas en reste. Il fait passer ses broyeuses, faisant des copeaux d’un peu tout.C’est bientôt la Saint Eole.

Mais ne désespérons pas; ils vont bientôt instaurer la Sainte Technologie!

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Fugace par défaut!

On touche le fond!

Sous la lune blême,

Dans une eau rouge-sang,

Un petit feu follet disparaît à l’instant.     

Hier, il est parti danser. On ne l’a  toujours pas vu rentrer! 

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Chansonnette pour poivrot

J’ai fait deux-trois fêtes.
A m’ démonter la tête.
Je gueulais dans l’ micro.
Moi qui n ’suis jamais trop!

Je m ’suis fait Jeannette.
Bon dieu, c’était fête.
Elle m’a dit « Je regrette.
Je croyais qu’ t’ étais beau. »

J’ai refait la fête,
Sans cette marionnette.
C’est tout qui s’ répète.
Je vomis dans un seau!

Dans ces entre-fêtes,
J’me suis fait honnête.
Aujourd’hui, c’est diète.
Je ne boirai que de l’eau!

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Aux vilains petits canards!

Je voudrais parler aux vilains petits canards.

j’vois la vie un peu comme un escalier. Sur ses marches, si on est quelque chose, on s’évertue à grimper. On grimpe aussi haut qu’on peut.

Parfois, la vue est vraiment belle. Des fois, on est vraiment bien.

Le problème? Le sac que l’on porte sur le dos. Il  peut être lourd, très lourd.

Vous, votre sac l’est beaucoup trop. De plus en plus, tout le temps. Toute vie normale vous est interdite. L’espoir meurt à petit feu!

Alors, vous vous arrêtez. Il n’y a plus rien d’autre à faire. On vous range dans  votre sac. Vous errez un temps dans nos têtes, puis tout est dit.

Vous ne grimperez plus graver votre histoire. Quelle perte, quel gâchis!

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I comme…

Indécis

Je n’avais pas décidé que ça se passerait comme ça. Je n’avais pas décidé qui viendrait avec moi. Je n’avais pas décidé quoi dire. Je n’ai pas décidé quand je changerai, non plus!

Intolérant

Je n’aime pas les croissants.

Toute velléité de ressembler au personnage indiqué, communément connu sous le nom de Monsieur Moi, est désormais caduque, proscrite et licencieuse.

Qu’est-ce qu’ils en pensent vraiment, eux, les migrants?

Intrépide

— « Allez, on y va. On verra après! »

— « La chance sourit aux audacieux. » Ah bon! La chance?

— Plutôt mourir noyé que de ne pas essayer de traverser? Non, c’est pas ça du tout. Eux n’avaient pas de choix.

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Symbiose ou embrouille?

« Il faut respecter la nature! »

Avoir le Respect de la Nature, ce n’est pas commettre des gestes pseudo-écologiques. Ce n’est pas, non plus, chercher à être écolo- responsable et continuer à parler d’environnement.

Avoir le Respect de la Nature?

« Si vous ne voulez pas respecter cette planète, allez voir sur mars. Essayez ailleurs. Mais surtout, ne restez pas! »

La vie, sur cette planète, est notre mère à tous. C’est elle qui nous donne un monde où vivre!

Respecter la Nature redevient respecter la Vie, la vie ici. Celle dont on participe!

Quant à l’Homme, ne dit on pas que pour respecter les autres, il faut d’abord se respecter soi-même!

Mais qu’est-ce que je raconte?

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Ah, encore d’actualité!

Je me suis rappelé d’une histoire, il y a quelque temps. Une histoire vraie. J’vous la raconte; ça vaut le coup!

C’est les vacances. Un pêcheur, sur un minuscule bateau gonflable. Dans un étang aux eaux sombres, au fin fond du grand nord corrézien. C’est bientôt le crépuscule. Il est seul, dans les bois; il adore ça!

Il est parti de la digue et remonte vers la queue de l’étang. Il se trouve à-peu-près au milieu.

Il n’a pas fait attention? Il rêvait, il écoutait les oiseaux? Son bateau, dans un petit bruit glissant, s’arrête. Il se réveille d’un coup, ayant déjà à moitié compris. L’arrêt, l’odeur, les bruits mous et enfin les bulles. Il est échoué dans la vase! Au-dessus d’un gouffre empli de vase. Au milieu de l’étang!

Il a a soudain l’impression de n’être plus que sur une toute petite bouée. De n’être que kilogrammes! Le bord est loin.

Il se couche sur le ventre avec la prudence du félin. Il rame, de ses mains, la vase. Une éternité encore! Il se rapproche. Il sort un pied circonspect du bateau. Il ne s’enfonce pas! Ce n’est que quand il sera sur la terre ferme, éloigné du bord, qu’il recommencera à respirer l’air de nouveau.

Depuis, je fais un rêve récurrent.

Dans mon rêve, tout se passe sur l’étang, au même endroit, au même moment. Des dizaines de personnes, peut-être plus. Chacune dans son petit bateau plastique, des baigneurs! Je suis là aussi. On attend, on flotte sur les eaux sombres.

Tout s’accélère. Les éléments se déchaînent. Un incendie formidable les encercle! Ils regardent tous au loin. Tout n’est plus que cendres et ruine. Tout devient aride et sec. Il n’y a plus rien ailleurs. Le reflet des flammes sur l’eau forme un iris flamboyant. Les baigneurs contemplent le spectacle. Ils flottent à la surface d’un grand oeil! Ils commencent à comprendre; les épaules des silhouettes s’affaissent.

On est allé trop loin. C’est leur tour; c’est la fin.

Dans la pupille dilatée du grand oeil, un à un, les petits baigneurs commencent à sombrer. Les dernières bulles font un léger plop. Les démons sont déchus; l’étang reprend sa vie normale.

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