Tu te tournes, derrière toi!


Tu te tournes, derrière toi,
Petit frère est dans l’eau
Et il pleure, il se noie;
Toi, tu sautes aussitôt.

Tu te plantes, jusque là;
La vase bloque ton galop.
Et ton frère, il est là,
Un peu caché sous l’eau.

Et tu cries, tu te bats;
Mais, tu n’es pas bien gros.
Tu alertes qui voudra,
En pleurant sur tes mots.

Ton père ne comprend pas;
Il fonce comme un taureau.
Il te pousse, tu te noies;
Il repêche le marmot.

Et puis toi, sous son bras,
Il remonte aussitôt.
Ta mère est déjà là;
Elle répare le frérot.

Toi, tu trembles de froid;
Ton père attrape ta peau.
Il te serre, il te broie,
Sans avoir dit un mot.

Et cela finira
Autour du brasero.
Petit frère crie de joie;
Tu repenses à tantôt.

Vous êtes bien, tous les trois;
Le petit fait dodo.
Dans les bras de papa,
Tu éclates en sanglots!

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La mort de Loric!


C’est, sans doute, le mystique
Qui lui a fait cela.
Figer dans la panique,
Mystic adore faire ça.

Vois la tête de Loric.
Il est dur comme du bois,
Pétrifié comme une brique
Et figé dans l’effroi.

C’est, pour sûr, le mystique
Qui a piqué son bras.
Les piqûres de Mystic,
Ça ne pardonne pas!

C’est fini pour Loric,
Il ne reviendra pas.
N’entre pas en panique,
Mystic est toujours là.

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La drôle de vie de Joseph Béley!



Tout près du feu du soir,
Lorsque Joseph Béley
S’asseyait dans le noir,
Nous, on se rapprochait.

Il avait le front plat
Et du sang de navet.
On ne le comptait pas,
Monsieur Joseph Béley.

Mais quand venait le soir,
Lorsque Joseph bêlait
Ses histoires dans le noir,
Nous tous, on l’écoutait.

Il était haut du col,
Avec des yeux d’effraie.
De ceux qui n’ont pas d’bol,
Ceux qui ont des regrets.

Quand il parlait d’espoir,
Monsieur Joseph Béley,
Il effaçait le noir
Et il nous rassurait.

On ne le connaît pas,
Monsieur Joseph Béley.
Mis à part ses histoires,
Il a trop de secrets!

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La foire aux monstres!



Des grenouilles à un genou,
Très propres, à dix-huit mois.
Un serpent, très ras-du-cou,
Qui joue avec les chats.


Une abeille-kangourou,
Toute seule, en pyjama.
Des machins un peu tabou,
Très vifs ou presque pas.


Voilà la seule vraie rareté,
Dans ce magasin pas frais.
Elle ne sait pas bien marcher
Et ne le saura jamais.


C’est un enfant, tout comme nous,
Mais qui ne grandira pas.
Il a du passé, chez nous.
Personne ne veut prendre ça!

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Déclenchez l’alarme!


C’est un maître de l’effroi
Qui fait son ministère.
Cours, grimpe vite au beffroi
Et annonce la galère!

Ils détruisent, à chaque fois,
La moitié des chaumières.
Emmène ta sœur avec toi,
Va te cacher sous terre!

C’est un maître de l’effroi
Qui fait son ministère.
De l’envers et de l’endroit,
Il se joue, en expert.

Ne réagis qu’à ma voix,
A ma vraie voix de père!
Garde ta sœur contre toi,
Je vais chercher ta mère.

C’est un maître de l’effroi
Qui fait son ministère.
Se protéger de sa voix
N’est pas une mince affaire!

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L’enfant du ciel!


Sur le parvis brillant
D’une maison plein-ciel,
Un tout petit enfant
Traîne un sac de poubelles.
Mais, où sont ses parents?
Tout est artificiel!

Il rentre se poster
Prés du hublot-fenêtre.
Là, il peut observer
Ce qui pourrait paraître.
Immobile et figé,
Il est encore à naître!

Tout petit, dans le blanc,
Il regarde le ciel.
Le gazon luit, devant,
Près du sac de poubelles.
Ses yeux sont si brillants,
Quand il secoue ses ailes!

Un jour, en plein été,
Il a vu apparaître,
Marchant à pas pressés,
La chasuble d’un prêtre.
Ils ont un peu parlé,
Par le hublot-fenêtre.

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Qui viendra nous chercher?


— Le sais-tu, toi, qui viendra dans les bois nous chercher,
quand ils comprendront que l’on s’est égaré?
La mère, en première, avec le chien et tous ceux qui le peuvent vont se précipiter.
— Mais, quand ils comprendront de quel côté on est allé?
Le père, en premier, avec le chien. Il n’y aura que lui, la mère restera pour le petit. Les autres vont se débiner.
— Tu penses que le père va nous mettre une raclée?
Pas cette fois. Vivement qu’il nous ait retrouvés!

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Conte de Noël perfide!


Un diablotin, juché sur une pipistrelle envoûtée, joue les Père Noël. Il balance des paquets dans la cheminée, un bon nombre pour chacun.
Cet infernal loufiat n’a pas besoin de rennes et il ricane, tout en mal. C’est que, dans ses vilains paquets, il y a des idées malsaines et de vilains mots.
Que l’on doit ingurgiter, sans piper un mot! Une fois les pensées avalées, c’est râpé, car on est devenu con!

Allons, allons, ne vous affolez pas trop! On a encore quelques jours, tuons l’affaire dans l’œuf. Il nous suffit d’occire ce démon. Chantons de bonnes pensées, en jouant de la tapette. Des tapettes à diablotin, on en achète, pour rien, au marché, chez les fées.
On y vend aussi de bonnes pensées. Si vous en avez perdu, profitez de l’occasion.
Il y a des promotions, cette semaine.

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Tu respires comment?


Il n’arrêtait pas, jamais plus de trois minutes.
Moi, je n’écoutais plus, depuis bien longtemps.
C’est le bruit, tout le temps, qui m’exaspérait.
J’ai tout essayé, l’écouter, discuter, faire le sourd.
Lui payer un café à la station, mettre la musique!

Il veut s’arrêter pour pisser, je m’arrête.
Il en a terminé, il grossit dans mon rétro.
Je démarre doucement et je m’en vais.
Il court encore un peu et puis s’arrête!

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Dîtes-moi, mon brave!

Je me souviens d’un gars, il était une fois.
Il faisait se balader sa belle auto-brimée,
Son fourreau à pets, couleur de pancarte.

Il allait d’un rond-point à l’autre, demi-tour.
S’il faut le dire sur du velours, moi, je dirais
Qu’il faisait « vroum-vroum, pouet-pouet »,
Tel un petit coq de basse-cour, à l’air bête.

Il s’arrête, en pilant. Ça y est, c’est pour moi!
Me demande, comme à un crétin de manant,
De bien vouloir lui indiquer l’autre rond-point.
Me faire accroire que c’était pas pour frimer!

Je lui indique le champ de vaches, sur la droite.
Il réitère sa demande, voilà le champ à gauche.

Il commence à comprendre, alors moi, j’insiste.
Quand, enfin, je lui montre le ciel, il se démarre!

Il s’attendait à quoi, en s’adressant à un crétin!

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