Crois-tu, qu’à leur imposer ta morale, tu vas bien les aider? Si tu ne les écoutes pas, eux, bientôt, ne vont plus t’écouter!
Comment en es-tu arrivée à te sentir dépositaire de la vérité?
A parler de normes avec des gens bien-élevés, entre personnages compissés…
A plier les serviettes en carré, avec un air compassé… A distribuer les bons-points, et puis les retirer… A vouloir tant paraître que t’en oublies d’être honnête… A les encenser et les conchier, tour à tour, tu en es déséquilibrée!
Toi, tu ne vas pas bousculer les conventions. On en est assurés.
Être authentique, ce n’est pas, à tous, donné. Certains font ce qu’il faut pour et avancent, déterminés.
D’autres se réforment bien avant leur majorité. Ils trichent pour se cacher. Ils sont, déjà, vieux pour toujours. Ce sont figurants, P.N.J. ratés! On aurait mieux fait de les effacer.
Tiens, j’ai une drôle d’histoire à te raconter. Je l’ai racontée aux frères de ton père. Il devrait s’en rappeler. C’est dans la même veine que l’homme aux deux zizis.
Tu es trop petit pour que je te la raconte comme ça. Un jour viendra, c’est sûr, où je voudrai te la raconter. On leur dira que c’est un héritage. Ils seront obligés d’accepter. Pour l’instant, ce sont eux qui décident. Je leur propose une version édulcorée. Elle sera, quand même, dure à comprendre pour toi. Ils devront un peu t’aider.
QuaDriman avait toujours vécu quadruple, de l’enfant à l’adulte. Il s’était habitué. Il était habile, mais un peu empêtré. Avec quatre corps collés par le côté, ça n’était déjà pas facile de s’habiller. QuaDriman est devenu adulte. Alors, il cherche du travail. Il ne trouve rien qui lui soit adapté.
Une annonce retient son attention : « Recherche Homme Multifonction! » A la fin de l’entretien d’embauche, on lui dit: « Vous aurez cet emploi, si vous acceptez d’être objet. »
Maintenant, il travaille chez des personnes âgées. Dans la journée, il se fait échelle ou grillage, si Monsieur veut bricoler. Il se fait étendage, si Madame a quelque chose à faire sécher. Le soir, il fait l’antenne pour que Monsieur et Madame puissent regarder la télé. Le reste de la nuit, il fait le portail, pour empêcher les gens d’entrer.
Il n’aime pas vraiment son travail; mais reconnaît qu’il lui laisse le temps de penser.
Des égrégores, il y en a plein qui existent et nous incorporent. Il y en a qui agissent.
Ici, c’est terre d’asile. Une arche symbiotique, où les êtres interrogent leur commun, puis interagissent. On a construit la base, la sécurité, comme dans bien d’autres endroits.
Il nous manque une arme. Un égrégore de combat. Forcément non-violent et très incorporant. Qui nous force à nous rencontrer!
Je vois ça, un peu comme ça. Je peux me tromper. Mais il y a une chose dont je suis sûr :
C’est quoi un Cardio-Lecteur? Eh bien, c’est un truc dont se servent les spécialistes pour mesurer vos humeurs. Quand je dis spécialistes, je parle des pseudo journalistes et animateurs.
Ils vous tâtent constamment le pouls, en divers endroits. Pour commenter les résultats, ils font appel à des experts. Un expert, c’est un autre truc qui ne coûte pas cher et qui fait sérieux.
Ils avaient déjà le Psycho-Sondeur et le Suppo-Tâteur. Avec le Cardio-Lecteur, la panoplie est complète. Ils sauront tout de vous. Ils pourront mieux vous enfumer.
Vous prenez ça à la légère. Vous avez tort. Ou alors, c’est qu’ils ont déjà testé sur vous leur Neuro-Shooteur!
Bonjour! Elle est bien grassouillette, la petite souris. Elle ne fait que piailler. On l’entend beaucoup. On ne la voit pas trop. Maintenant qu’elle s’est trouvée un Jules pour se gigogner, elle a presque disparu. On ne voit que ses pieds, sous l’autre.
Il a annoncé la couleur dés le départ. Il est comme il est et ne changera pas. C’est à elle de s’adapter. Charmant programme!
Enfin, je ne comprends pas qu’elle ait pu changer comme ça! Maintenant elle est presque transparente. Elle ne parle plus que de néant-quotidien, c’est à dire de rien. Le canari est en cage. Il n’a rien à raconter. Elle ne veut pas en sortir. Sinon, elle se tait. Elle est bien, comme ça!
Ah, par contre, elle fait bien la cuisine. Il est vrai que son Bidochon aime bien bouffer.
Je vois tout ça en termes de déchéance et j’ai, très vite, envie de me rentrer.
Vous en connaissez sûrement un, un comme celui dont je vais vous parler.
« T’es comme tous ces cons! » est sa maxime préférée.
Il sourit et fait le frère. Mais il n’oublie pas de critiquer. On dirait qu’il ne peut s’en empêcher. Il a quand même l’air de bien s’amuser. Dans votre dos, c’est pareil. Vous serez bien arrosé!
Il en est moche, au point de ne pas vouloir toucher sa main, quand il la tend!