Ils ne s’approcheront pas!


Les gens sont passants, réguliers. Quand ils sont là, la rue se vide.
On n’entend pas leurs pas. Si peu de regards, si tant d’évitements;
C’est le règne du silence. Quand les gens sont là, on est tranquille;
Ils ne s’approcheront pas.

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C’est une empreinte douce!



C’est une empreinte douce comme un frisson de vent
Bien caché sous la mousse, le rocher a des dents

C’est la mesure du vide que te donne ton enfant
Et son air intrépide cache tes faux-semblants

C’est une empreinte douce comme un filet d’argent
Allongé sur la mousse, tu écoutes le vent

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Nul vraiment se souvient!


Brahmapoutre et Vistemboir
Se tenaient par la main
En ces temps de préhistoire
Quand ils s’entendaient bien

Brahmapoutre et Vistemboir
Se tenaient par la main
L’un était toute une histoire
L’autre était un crétin

Brahmapoutre et Vistemboir
Se tenaient par la main
Et ils combattaient l’espoir
Comme des orphelins

Brahmapoutre et Vistemboir
Se tenaient par la main
Un instant dans leur mémoire
En des temps incertains

Brahmapoutre et Vistemboir
Se tenaient par la main
L’un d’eux enseigne l’histoire
L’autre n’est pas un saint

Brahmapoutre et Vistemboir
Se tenaient par la main
Et à la fin de l’histoire
Nul vraiment se souvient!


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Qui connaît l’adulon?

— Tu sais ce qu’est un adulon?
— Non, j’sais pas.
— J’ai inventé ce mot, pour toi.
— Tu vois quoi?
— Tu es un adulon vrai, aussi toi.

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Putain, tu dormais pas!

On l’a vu venir; on a préparé nos rires. On s’est pas averti; on n’a pas pu pensé que l’autre était par-là, qu’il fallait pas qu’il rate. Je t’ai entendu rire; putain, tu dormais pas. Foi, bonheur et enfant de joie! C’est moi qui t’avais envoyé au lit.

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Il faut gueuler pour qu’il travaille!

Un vent frais peigne l’herbe grêle. Un autre, en haut, ratisse les nuages et en fait un gros tas. Le soleil ne voit rien et ça l’agace. Il est venu; il a traversé la rue et il vient vers moi. Présentement, il bute contre le pied de ma chaise. Je comprends rien aux insectes. Je sais juste qu’ils sont têtus, les garçons comme les filles. Le tilleul tend ses bras maigres et reste calme. Il est en prière. L’oiseau se pose là, pourquoi? Il se gratte un peu; il tortille ses yeux et puis il s’en va là-bas. Le frelon a des pensées imbéciles et puis il boite. C’est pour ça qu’il a pas chopé l’abeille. Le tas de nuages est un toit d’amiante. Il rampe en longs sanglots limaciers, informe et sans mémoire. Le soleil est un cantonnier, appuyé sur son balai. Il faut gueuler pour qu’il travaille.

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