Les gens sont passants, réguliers. Quand ils sont là, la rue se vide.
On n’entend pas leurs pas. Si peu de regards, si tant d’évitements;
C’est le règne du silence. Quand les gens sont là, on est tranquille;
Ils ne s’approcheront pas.
C’est une empreinte douce!
Nul vraiment se souvient!
Brahmapoutre et Vistemboir
Se tenaient par la main
En ces temps de préhistoire
Quand ils s’entendaient bien
Brahmapoutre et Vistemboir
Se tenaient par la main
L’un était toute une histoire
L’autre était un crétin
Brahmapoutre et Vistemboir
Se tenaient par la main
Et ils combattaient l’espoir
Comme des orphelins
Brahmapoutre et Vistemboir
Se tenaient par la main
Un instant dans leur mémoire
En des temps incertains
Brahmapoutre et Vistemboir
Se tenaient par la main
L’un d’eux enseigne l’histoire
L’autre n’est pas un saint
Brahmapoutre et Vistemboir
Se tenaient par la main
Et à la fin de l’histoire
Nul vraiment se souvient!
Qui connaît l’adulon?
Il croyait encore combattre!
Putain, tu dormais pas!
Il faut gueuler pour qu’il travaille!
Un vent frais peigne l’herbe grêle. Un autre, en haut, ratisse les nuages et en fait un gros tas. Le soleil ne voit rien et ça l’agace. Il est venu; il a traversé la rue et il vient vers moi. Présentement, il bute contre le pied de ma chaise. Je comprends rien aux insectes. Je sais juste qu’ils sont têtus, les garçons comme les filles. Le tilleul tend ses bras maigres et reste calme. Il est en prière. L’oiseau se pose là, pourquoi? Il se gratte un peu; il tortille ses yeux et puis il s’en va là-bas. Le frelon a des pensées imbéciles et puis il boite. C’est pour ça qu’il a pas chopé l’abeille. Le tas de nuages est un toit d’amiante. Il rampe en longs sanglots limaciers, informe et sans mémoire. Le soleil est un cantonnier, appuyé sur son balai. Il faut gueuler pour qu’il travaille.