De la gloire de ma reine!

Parlons de la reine-chauve. Est-ce que tu la connais, toi? J’en ai connu plusieurs, à venir chanter sur les toits. Il y a eu la une, puis la deux et la trois. De vraies reines de roi.

La reine-chauve était mal-entendante. Elle avait des varices, mais cela ne se voyait pas. Qu’elle était chauve non plus, sauf quand on regardait sous les draps. Son œil droit biglait un peu, quand elle était fatiguée.

Se lever chaque matin était, pour elle, un supplice. Elle se préparait longuement, se glissait sous les apparats. Elle entendait brouhasser la foule rassemblée, tout en bas. Elle devait gouverner, déjà, elle devait décider. La longue file des demandants s’allongeait, d’instant en instant.

Elle avait envie de pleurer, elle avait envie de leur crier : Si je suis reine, ce n’est pas par choix. Si je suis souveraine, qui me gouverne, moi? Tous, vous êtes mes sujets. Mais, moi, je ne suis pas sujet!

Parfois, elle ne les entendait plus, elle ne les entendait pas. Elle se rêvait en promenade, seule. Seule, sans excellence ni harnois. La reine taisait ses pensées. Toute pensée souveraine peut gravement offenser!

Une reine-chauve ne gouverne que le droit. Une reine-chauve, ça ne meurt qu’à petits pas. Requiem!

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