Que dire de cette sainte frousse que m’inflige le Corona?
Bien sûr, je la gère. Bien sûr, je vais bien. Bien sûr, je ne suis pas éteint.
C’est comme une marée étrangère qui monterait en moi. C’est à tomber, le cul par terre. C’est à pleurer ma mère. Je ne veux pas affronter le Corona, sur ses terres. Je ne veux surtout pas le ramener chez moi!
Que dire de cette peur qui serpente en moi?
Elle existe et prospère, à écouter autour de moi. Je ne saurais nier ça. Elle ne me dévorera pas tout entier, ni même à moitié. Cela, je le sais! Mais elle va me circonscrire, encore bien des fois. Moi aussi, tu verras. C’est d’en infecter les autres qui me ferait chagrin et regrets.
Que dire de cette frayeur qui pollue ma voix?
Personne n’en parle, comme si c’était un secret. Les chênes cassent, dit l’adage d’un plus avisé. Peut-être serait-il bon d’échanger sur le sujet.
Nous, ici, on a déjà commencé à en parler. On dirait bien que ça nous fait respirer!
« L’homme est un tout! » Je l’aime pas, celle-là. Moi, j’entends : je m’en fous.
Bon, peut-être. C’est l’ensemble de ses facettes, déjà. En dire plus, je ne sais pas si je saurais.
De sa vie avec le monde, sous tous les angles qu’il y a, plus ou moins séparément. Plus ou moins séparément, parce qu’il y a une trame. Tout un monde, là-dedans! La trame joue le rôle du verre grossissant.
L’homme est un peu comme ça. Du moins, je le crois.
Tu dis, en boucle : Elle a vu le loup, elle a vu le loup! Tu t’en constipes. Ah, mais tais-toi. C’est parce qu’elle est jeune, parce qu’elle ne te veut pas? Fous-lui la paix. Peut-être que l’odeur de ton haleine ne la satisfait pas. Laisse-la se balader dans les bois. C’est quoi ton problème?
« Comme quoi, quand on veut vraiment quelque chose, on y arrive! ». Y qu’à regarder les chiens pour comprendre ça. Quand ils veulent vraiment quelque chose, genre se barrer, ils deviennent cerveaux au long cours, patience et ombre, silhouette vive et déterminée, en kaki!
Camp de concentration, se sauver! Se sauver par là! Allez, on y va. Je baisse le cul pour passer. Je suis persuadé que je deviens invisible. Il faut juste le vouloir fort et ça, je peux le faire… Pourquoi il me chopent? Merde, j’ai droit au coin. Profile bas! Profile bas, ça veut dire : la queue basse. Ils n’ont rien compris, ces crétins. Je recommence demain.
Je bois un café, sur mon balcon-bateau. Il y a la mer en bas : Pluie fine, herbe mouillée, etc … Moi, je suis sur un bateau. Je vois passer, une mouette, un moineau. Les matelots, à côté de moi, sont tout mouillés, rigolos. Eh, les gars! Reculez-vous, juste d’un pas. Voilà, c’est bien. Nous pouvons contempler. Nous pouvons naviguer!
Je suis sur un bateau. Il y a la mer, en bas : pluie, herbe mouillée…
L’après-corona, puisque tu le demandes, puisque tu insistes, je vais te dire ce que, moi, j’en pense. Quels scénarios, j’envisage! Déjà, je te rappelle que je ne sais pas!
S’il n’y avait pas ces dégâts que le Corona fait déjà, si et seulement si : Je dirais que tant de scénarios sont déposés, qu’on en est mal barrés!
S’il n’y avait pas les dégâts que le Corona fera, si et seulement si : Je dirais que tous les scénarios vont être projetés, en même temps. Ils vont être concurrents. On ne sait pas qui va gagner, s’accommoder. Dis-moi, sait-on déjà ce qui va interférer.
Encore une nouvelle période, dans nos vies, une séquence. Celle qui suivra sera autre, une autre qu’on vivra! Au mieux, comme on peut et comme on fait, à chaque fois. Quand on se discerne un chemin, des étapes, on est plus serein. Serein et inquiet à la fois, comme il se doit. Tu devrais essayer. Les gens comprennent et auront, bientôt, tout intégré. Se lèvent les bonnes volontés!
Tu voulais mon avis. Rappelles-toi, je t’ai dit : je ne sais pas!