Sur les réseaux!

J’étais assis dans la salle d’attente. J’attendais depuis un moment. J’écoutais la secrétaire répondre au téléphone. J’étais fasciné.
Son ton professionnel et posé, je l’avais entendu souvent.
Elle devait gérer les rendez-vous avec les clients.
Selon les directives de ses patrons, manifestement surbookés.
Sa voix posée, quasi-mécanique rassurait les clients stressés.
Elle trouvait toujours une solution.

Je me suis levé et je suis allé lui parler de son professionnalisme et de son humanité.

Elle m’a dit :
« C’est vraiment gentil ce que vous dîtes. Cela me fait très plaisir! Je suis victime, sur les réseaux, d’une campagne de dénigrement de clients insatisfaits.
Mes patrons m’ont sermonnée, en me montrant des feuilles sur lesquelles ils avaient imprimé ces propos. »
Elle m’a dit :
« Je vous remercie. Ce que vous me dîtes me fait du bien. »

J’y ai repensé souvent, au point lui écrire une lettre de soutien et de me rendre à son établissement pour la lui donner. Elle n’y était plus! A sa place, une jeunette.

Je suis reparti, avec ma lettre. Je ne l’ai pas jetée. Je l’ai mise dans la boîte aux lettres, sans timbre, sans adresse. J’étais dégoûté!

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D’une relation toxique!

Comment faire confiance à qui ne te croit pas sincère?
« Si tu dis ça, c’est que… »
A qui voit un intéressement dans un geste généreux?
« Si ça te fait du bien de… »

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Couché dans l’herbe!!

Je me remémore ces moments, qu’enfant, je passais seul,
Couché dans l’herbe des champs ou dans les sous- bois.

Aux premiers jours de printemps, je courrais m’y essayer.
L’ombre des nuages, ce vent très frais contré par le soleil.
La fraîcheur de la terre, les odeurs, la renaissance!
Et le vent dans les herbes et les insectes.
Quelques oiseaux, le vent dans les arbres.
Une gangue. Je suis loin!

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Si les dieux…

Si tous les dieux du temps
Venaient chier sur ma planète?
Je dirai : c’est écoeurant,
Mais pas vraiment malhonnête.

Et si les dieux du temps
Venaient à tous disparaître?
Je dirais : c’est troublant,
Comme une occasion de fête!

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Des singes parlants!

C’est quoi ces pseudo-vérités, sorties d’un pot de merde?
L’altérité est un défaut, une erreur de baptême?
Un ghetto, un gâteau à morfaler et un problème?
Mais, de quoi tu causes? Ne vois-tu pas que tu nous emmerdes?

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Respiration profonde …

Enfin, comprendre!
Là où tu poses tes pas coutumiers, tu ne peux rien apprendre.
Vois les terres vierges. Ce monde d’internés où la lumière est cachée!

Faire deux pas, sans rien voir, te fout vite le cafard?
Fais confiance à tes pieds, à ton nez et cesse de lanterner!

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Déripe-toi de là!

A nous couper l’herbe sous les pieds…


Parfois, je me prends à délirer :

Si certains venaient à déraper
Et étaient, aussitôt, dégagés.
La nouvelle pourrait me dérider!

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Lettre aux parents, là-bas!


Bonjour, Maman, Papa!

J’espère que vous allez bien. Maman, tes dents, ça va?

Je repars au travail, demain. Je vais à Carcassonne, cette fois. Un chantier de trois semaines, mais je rentre le week-end. Un peu dur de quitter Lisa et les enfants, mais c’est comme ça. Pour le petit Benoît, c’est long. On s’appellera tous les soirs, après les devoirs, lui et moi.
C’est toi, Papa, qui m’as donné ce vice. C’est mon truc, désormais. Comme tu dis souvent, on ne se refait pas.

Je viendrai vous voir, dimanche. Lisa va s’occuper de ça. Elle appelle l’Ehpad, demain matin. Elle viendra vous voir, avec Corentin, dans la semaine. Le petit n’aime pas les masques et les blouses qu’il a vus, la dernière fois. C’est sa grand-mère maternelle qui le gardera. On triche un peu, on n’a pas le choix. Vous nous manquez terriblement, vous aussi.

Pour le retour en classe du 11 mai, je vous le dis, comme ça, vous cesserez de harceler Lisa : on est décidés. Lisa et moi, c’est bloc-béton. Les enfants n’iront pas! Vous voilà rassurés?

Cet après-midi, nous sommes allés regarder couler la rivière, juste derrière la maison, près du bois où Papa avait trouvé tous ces cèpes. On a vu quelque chose de beau. C’était une première fois, vous auriez du voir ça! Une couleuvre est passée à raz de Benoît. Il a sursauté un peu, pas plus que ça. La couleuvre s’est glissée dans l’eau et a plongé. Elle s’est enfilée dans un tas de branches,sur le fond boueux et a guetté, comme un bâton, vertical et tout droit. Elle est restée en apnée, longtemps. Les garçons ont gardé leur souffle pour la concurrencer. On commençait à l’oublier et voilà que j’entends un clapotis. Je regarde. la couleuvre, un poisson dans la gueule, essayait de remonter la pente. Elle n’y arrivait pas. Elle en a échappé le poisson et a replongé, aussi sec. C’était vraiment quelque chose de chouette. On l’a vu, tous les quatre.

Je vous laisse, je dois préparer mes affaires. Je vous ramènerai quelque chose de Carcassonne.

Je vous embrasse fort et je vous dis : A dimanche.
Je vous aime!


Votre fils.

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