Soliloque?

Tu parles, tu parles, tu parles! C’est toujours comme ça, depuis que tu m’as alpagué.
Moi, je plaignais ta misère. Alors je t’ai écouté.
Le temps, ton voisin, les affaires… Il n’y a pas moyen de t’arrêter.

Si je te réponds bonnement que ce qui tu me dis m’indiffère, tu le prendras comment?

Mal, évidemment. Tu vas peut-être te sentir bousculé. Te retrouver face à ton néant. Penser que je ne te sers à rien. Dire qu’avec moi, on ne peut pas parler. Iras tu jusqu’à: « Je ne te voyais pas comme ça. T’es qu’un con, de toute façon! »

A vouloir être sincère pour enfin discuter, j’aurais mieux fait de me taire et regarder à côté. Ou, « Excuses-moi, mais je dois y aller. » Te quitter en sentant dans mon dos, ton regard frustré.

Ce que tu recherches, ce n’est pas moi qui l’ai!

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Un puits sans fond!

Ne me parles plus de tes amours combustibles, de tes conquêtes parties en fumée.
Je n’ai vu que femelles dociles, quand elles ont bu comme toi, à dégueuler.

Ne parles plus de tes guerres intestines. Tu les dis à mi-voix pour que tes démons n’entendent pas ton secret.
Tu te caches d’eux, assis au comptoir, posé là comme un tas de regrets.

Ton tabouret fidèle te vaut arrêt du temps, vie derrière, vide devant!

Tu vas boire jusqu’à te noyer, zapper la case vieillesse et sortir du troquet les pieds devant.

Que ta vie est misère!

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La Mère Acouphène!

Elle parle, elle parle…

Elle dit tout ce qu’elle a fait dans le moindre détail.
Pareil pour ce qu’elle n’a pas fait.
Elle n’écoute pas. Elle rebondit.

Elle parle, elle parle…

Je sais comment elle déjeune et comment elle combat le froid.
Je ne la connais pas.
Je la subis dans le train deux stations durant.
Comment elle est, le reste du temps?

Elle parle, elle parle…

Je ne veux pas entendre. Rien à faire!
Je sens que ça bourdonne dans mes oreilles.

Il n’y a qu’à ses funérailles qu’on pourra ne l’entendre plus!

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Un sale con!

Cet homme, quand il s’amène
Sort comme d’une chambre forte.
A cultiver la haine,
Il la trouve à sa porte.

Critique avec les autres,
Pas tendre avec les siens,
Handicapé des autres,
Il mourra comme un chien.

Ses « T’es comme tous ces cons »
Ses « T’es un bon à rien »
Qu’il te dit à foison
Resteront dans ses mains!

Il porte tout son fiel
Dans le creux de ses mains.
Il pense aller au ciel,
Mais ce n’est pas certain.

Il a peur qu’à la porte,
On regarde ses mains.
Mais il pense faire en sorte
Qu’on n’y comprenne rien.

Même le chien des enfers
T’entendant aboyer
Partira vite sur terre,
Préférant t’éviter.

Ton fiel sur tes doigts
Est une sombre affaire.
Tu connaitras l’effroi.
Bientôt seul en enfer.

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Irénée, vieille dame au lac!

Eponge desséchée qui ne gonfle plus à l’eau? Momifiée?

Elle est tout amour encore, accessible. Disponible à tous! Au chien galeux comme à l’absence. Aux chromes nouveaux, comme à la sénescence!

Prudente cependant, car trop trompée déjà. Sa vie sera courte. Elle le sait. Elle ne s’en fait pas!

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