La balance à voix!


Les gens mettent la boule, dans le seau de leur choix.
Pour une question à deux choix, tous se sont déplacés.
On donne, à tous, à chacun, une boule de même poids,
D’une facture différente celles des boules précédentes.
Des experts, ou dans le genre, portent les deux seaux.
Ils voient bien les couleurs, ils sont très vifs, très agiles.
On accroche les seaux. Et elle penche, la balance à voix!

Facebooktwitter

Conte de Noël perfide!

Un diablotin, juché sur une pipistrelle envoûtée, joue les Père Noël. Il balance des paquets dans la cheminée, un bon nombre pour chacun.
Cet infernal loufiat n’a pas besoin de rennes et il ricane, tout en mal. C’est que, dans ses vilains paquets, il y a des idées malsaines et de vilains mots.
Que l’on doit ingurgiter, sans piper un mot! Une fois les pensées avalées, c’est râpé, car on est devenu con!

Allons, allons, ne vous affolez pas trop! On a encore quelques jours, tuons l’affaire dans l’œuf. Il nous suffit d’occire ce démon. Chantons de bonnes pensées, en jouant de la tapette. Des tapettes à diablotin, on en achète, pour rien, au marché, chez les fées.
On y vend aussi de bonnes pensées. Si vous en avez perdu, profitez de l’occasion.
Il y a des promotions, cette semaine.

Facebooktwitter

Tu respires comment?


Il n’arrêtait pas, jamais plus de trois minutes.
Moi, je n’écoutais plus, depuis bien longtemps.
C’est le bruit, tout le temps, qui m’exaspérait.
J’ai tout essayé, l’écouter, discuter, faire le sourd.
Lui payer un café à la station, mettre la musique!

Il veut s’arrêter pour pisser, je m’arrête.
Il en a terminé, il grossit dans mon rétro.
Je démarre doucement et je m’en vais.
Il court encore un peu et puis s’arrête!

Facebooktwitter

Dîtes-moi, mon brave!

Je me souviens d’un gars, il était une fois.
Il faisait se balader sa belle auto-brimée,
Son fourreau à pets, couleur de pancarte.

Il allait d’un rond-point à l’autre, demi-tour.
S’il faut le dire sur du velours, moi, je dirais
Qu’il faisait « vroum-vroum, pouet-pouet »,
Tel un petit coq de basse-cour, à l’air bête.

Il s’arrête, en pilant. Ça y est, c’est pour moi!
Me demande, comme à un crétin de manant,
De bien vouloir lui indiquer l’autre rond-point.
Me faire accroire que c’était pas pour frimer!

Je lui indique le champ de vaches, sur la droite.
Il réitère sa demande, voilà le champ à gauche.

Il commence à comprendre, alors moi, j’insiste.
Quand, enfin, je lui montre le ciel, il se démarre!

Il s’attendait à quoi, en s’adressant à un crétin!

Facebooktwitter

La geste du chevalier Preux



Preux était un chevalier des temps passés.
C’était un chevalier des endroits reculés, aussi!
Là où il vivait, il ne voyait pas passer grand monde.

Alors, il exerçait ses talents sur les taupes, les rats et la fouine aussi. A force de protéger les biens du paysan, il s’est mis à penser comme lui.
Il a gardé son épée encore un moment et a commencé à semer-récolter.
Maintenant, il n’est plus chevalier; il a d’autres chats à fouetter!

Facebooktwitter

Vas-y, fais péter!

J’étais jeune et je jouais au foot, dans une sous-série.
On jouait avec des aînés à ventre rond et petites pattes.
Notre demi, un aîné, récupère la balle, contre-attaque…
L’ailier gauche est démarqué, le champ libre, c’est plié!
Eh bin, non! Rien du tout. Il a fallu qu’il tire, le bousin.
Je l’ai vu venir, j’ai gueulé : « Vas-y, Maxwell, fais péter! »
Il ne s’appelait pas Maxwell et il a fait péter et il a raté!
Moi, je n’en pouvais plus, je n’arrivais pas à respirer.
Je riais. Tout le monde me regardait. Je riais!

Facebooktwitter

Toute seule, comme une grande!

A la caisse, derrière une grand-mère.
Un mètre devant, un mètre derrière.

Devant moi, à trois places, une vieille dame, asphyxiée par son masque,
D’un pas bancal, chargeait, sur le tapis roulant, ses quelques affaires.
Quand je me suis réveillé pour enfin aller l’aider,
Il ne restait plus à charger qu’un pot de fromage frais.
Je l’ai rattrapée dehors pour m’en excuser et l’aider à , si vous voulez.
A charger ses courses dans le coffre de son auto d’hier.
Elle m’a remercié et a décliné mon offre, d’un sourire léger.
Elle me dit qu’il faut être, elle ne trouve pas le mot.
Enfin se débrouiller par soi-même. Je réponds: autonome.
Je lui demande son âge, si c’est pas indiscret.
Elle me répond 84, je peux vous le prouver.
Je lui dis: pas la peine. Vous êtes une merveille sur pattes!
Elle me sourit, son nez sort de son masque.
On se dit bonsoir et l’on rentre chez soi.

A la caisse, derrière une grand-mère.
Un mètre devant, un mètre derrière.

Facebooktwitter

A côté de l’enfant triste!

Chaque jour, chaque matin, l’enfant triste venait pleurnicher sur son banc.
Chaque jour, chaque matin, à la même heure, une vielle dame s’asseyait à ses côtés.
La bouche de l’enfant restait si fermée qu’il ne parlait jamais.
Alors, la vieille dame s’est mise à l’écouter, comme ça, en ne disant rien!
Longtemps, longtemps, cela dura longtemps.
Un jour, la vieille dame fit tomber ses clefs, tout à fait par erreur.
L’enfant triste se précipita pour les ramasser.
Il les lui tendit et la vieille dame lui dit : « Merci! ».

Ont-ils échangé un peu ensemble, par la suite?
Non, le lendemain à la même heure, la vieille dame s’asseyait près d’un enfant seul, dans un autre parc!

Facebooktwitter

En mode survie!

Son corps mince lové sous un rocher,
Il ne savait pas pourquoi il courait.
Il essayait de respirer, de se calmer.

Très jeune, à peine quatorze ans!
Il était sûr de fuir un danger.
Il allait dormir, là, un moment.

Et si, demain, ça recommençait?
Cela faisait longtemps qu’il courait!

Facebooktwitter

Ce n’est pas moi, 2!

Cacophonie sur esclandre ou pain bénit aux amandes?

Deux s’étaient faits remarquer pour leur gaieté.
Vois, ils sont là-bas, assis à côté de l’estropié!

J’espère que la vie ne te piquera pas du venin de Cagliostro.
J’espère que tu ne rencontreras pas un sournois, jouant les alter-égos.
On rencontre de tout dans le métro!

A gauche, à droite, en arrière!
Mais comment tu avances, ver de terre?

Décoloré, comme une pizza qui aurait dormi plus que nécessaire!


C’est encore mon stylo qui fait de lui-même.
Il veut écrire des trucs vicieux. Heureusement, je le freine!

Facebooktwitter