Dans sa chambre, le roi
Honore le vide
Et s’endort sans émoi,
L’âme impavide.
C’est dans ton cerveau droit
Que tu résides.
La clef est juste en bas,
Au bord du vide.
To Pierre-Pierro, Correspondances
Un sourire, un poème!
C’est un voile endrapé
Frais et cinglant.
De gitanes fumées,
Enroulement.
S’il te fait respirer
Par tous les temps,
Le vent va te poncer
Directement.
C’est une grande marée
Qui vient, gonflant.
Au dos de se courber,
Roseau pensant.
Ne va pas chuchoter,
Desserre tes dents.
Laisse le vent emporter
Tes mots tremblants.
Si Molette s’est décidée,
Un beau jour, à partir,
C’est que, pendant des années,
Elle n’a fait que souffrir.
Souffrir et puis condamner,
Refusant de grandir…
Puis Molette s’est avisée,
Au chant de son respir,
Que, pour être délivrée,
Elle devait ressentir
Et que la fin de l’été
Annonçait l’avenir…
Alors elle s’en est allée,
Dans ce vent qui soupire.
Et pendant quelques années,
On l’a vue revenir.
Juste le temps d’un été,
En de gentils sourires…
Une vie, sous la mer,
Eprouvé par les fers.
Des jours très ordinaires,
Un attrait pour la pierre.
Une vie de paria,
Evincé par les rats.
Une vie de forcat,
Le sort qui n’attend pas.
Une vie de collégien,
A ronger tout son frein.
Enfin une vie d’ancien
Et ne manquer de rien.
Se sortir de la mer,
Eprouver son contraire.
Ne plus rien vouloir faire,
Se coucher sur la terre…
Je ne suis pas tisserand.
Je ne peux faire un voilage
Qui mêle des fils de temps
A des gouttes de mirage.
Je ne suis pas important,
Je suis fait à mon image.
Je ne suis pas tisserand
Et je peux faire un toilage
Qui me protège du vent,
En absorbe les dommages.
Je ne suis pas important,
Je suis fait à mon image.
Je veux être tisserand,
Pour recoller les nuages
Et relier les fils du temps,
En une beauté si sauvage!