On n’a qu’une vie!


C’est une vie de fantôme
Qu’on a juxtaposée.
Une vie sans atomes,
Servant à s’accrocher.

C’est une vie de chenille,
A métamorphoser.
Si le temps est tranquille,
Qu’on arrose ses pieds.

C’est une vie de cloporte,
Aux dents mal agencées,
Qui fait toujours en sorte
De tomber sur son nez.

C’est une vie de mouette,
En train de patauger,
Dedans des eaux pas nettes
Et peu oxygénées.

C’est une vie de potiche,
A se défenestrer.
C’est la vie d’une biche,
Dont on rabote les pieds.

C’est une vie funeste,
A trop se rigoler.
Une vie où l’on peste,
Mais qu’on veut adorer.

Et cette vie ultime,
Dont tu as hérité,
Elle a ça de sublime :
Tu peux en profiter!

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Si c’est vrai que je boite!


Si c’est vrai que je boite,
Je peux encore marcher.
C’est pas ma hanche droite
Qui va me commander.

Dans ma chemise étroite,
Je me suis raréfié.
Ma bedaine n’est plus plate,
Merci la gravité!

Si je suis fait aux pattes,
Je peux encore bouger.
De mes narines étroites,
Je sens le vent d’été.

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Que la joie vous inonde!



La joie, c’est comme un oscar que l’on prime.
Qui se grime de toi et te secoue les racines.

La joie, c’est comme un cachet d’aspirine,
Qui soigne ta tête de bois et évacue la déprime.

La joie, c’est un ressort que l’on comprime,
Qui saute de toi à moi, en fée à ballerines.

La joie, c’est la lumière qui illumine,
Met le temps aux abois et balance toute la frime.

Ma joie, s’il faut en mots que je l’exprime,
C’est mon bonheur de toi, tes yeux qui s’illuminent!

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De mon ombre-complice!


Mon ombre se glisse
Entre les voiles
D’un songe d’araignée.

De là, elle déplisse
Plates étoiles
Pour tout faire briller.

En papillon lisse,
Pris à la toile,
Se décorceter.

Retour à l’abscisse,
Brille son poil.
Et s’y attacher!

Crier en complices,
Sous les étoiles
Et se recomposer!

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Je, moi, roi-lézard!


Ouiks, je, moi, suis levé,
Prêt tout, moi, à cavaler.
Gloups, me crame au café,
A vouloir boire et bailler.

Wouah, que la belle journée!
Surtout ne pas travailler.
Que Yes, je vais glander.
Les trucs qui sonnent, en apnée!

Transat pour m’enrêver
Et réchauffer la couennée.
Thé, livre et grignotées.
Laisser le vent me porter!

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Dans un coin de ma tête!

Il y a, dans un coin
De mon cerveau de grand-père,
Un petit orphelin,
Planqué derrière l’étagère.

Il y a un gamin
Qui fait l’école buissonnière,
Qui n’a besoin de rien,
Sauf des trois couleurs primaires.

Il y a, dans un coin
De mon cerveau réfractaire,
Un genre de mauvais chien
Qui fout sa gamelle par terre.

Il y a un lutin
Dont l’allure m’est familière,
Qui dit: Laisse-les bien
Et va, plus loin, prendre l’air!

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J’ai l’âme obsolète!



Je crois que j’ai l’âme obsolète,
Que j’ai perdu en pédigrée.
Quand j’ai des pensées honnêtes,
Elles ont l’air tout atrophiées.

Si mon âme n’est pas contrefaite,
Elle ne peut plus s’actualiser.
Alors, c’est encore ma tête
Qui doit, seule, se démerder.

Nous étions en symbiose parfaite,
Ainsi que le sont mes deux pieds.
Le mirage aux alouettes
Ne pouvait pas nous polluer.

Quand mon âme prendra sa retraite,
Mon cœur devra la remplacer.
Il va migrer dans ma tête,
Pour faire danser mes deux pieds.

Mon âme pleure car elle regrette
De ne pas pouvoir plus rester.
Chacun son destin, sœurette,
Tes ailes sont faites pour voler!

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Sous la lune écarlate!


Sous la lune écarlate,
J’ai peur de rester seul.
J’ai la tête qui éclate,
Je déplie mon linceul.

J’arrange mes pénates,
En tournant mon fauteuil.
Tel un rat fait aux pattes,
Je ne dors que d’un œil.

Sous la lune écarlate,
Je croque dans mon œil.
C’est moins bon que les pâtes,
Au bon sang d’écureuil.

J’accompagne mes pâtes
D’une bière goût-cercueil.
Et j’abandonne aux blattes
Le reste de mon œil.

Sous la lune écarlate,
Tu es vite sur le seuil.
Quand tu te fais des pâtes,
Ce n’est pas au cerfeuil.


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Louons la Mère-Molle!


C’est à deux pieds sous terre
Que palpite la Molle,
Où sifflent tous ces vers,
En dégoût de formol!

Si tu cherches une mère,
Essaie un peu la Molle.
Tes pensées- ver de terre
Te vaudront une obole!

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Ô, tristes limbes!



La tristesse se dépose,
En brume mal-avisée,
Sur ta vie, sur les choses.
Tu ne peux plus l’ôter.

Si tu perds quelque chose
Qui avait tant compté,
Tu survis, je suppose,
Pour toujours abîmé.

La tristesse se dépose,
En brume mal-inspirée,
Sur ton cœur, sur la rose.
C’est la mort de l’été!

Avec elle, tu composes,
Pour un peu respirer.
La fleur, à peine éclose,
N’en est plus parfumée.

Elle est pinceau morose,
Tableau recommencé.
Que jamais tu n’exposes,
Que tu gardes au grenier.

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