Guérir de l’Individualite?


C’est que l’Individualite
Est une maladie prescrite
Qui nous a, au baratin
Et nous rend tous orphelins.

Ce miroir aux alouettes
Balance dans les oubliettes
Tous les beaux désirs communs,
Ainsi que ceux qui n’ont rien.

C’est que l’Individualite
Est une maladie maudite
Qui exacerbe nos instincts
Et nous gouverne, en sous-main.

On se morfond, on regrette
Tous ces échanges de fête,
Et puis ces main-dans-la-main,
Qui répondent à nos besoins.

On dit que la Tribalite
Soigne l’Individualite.
Revenons à nos instincts
Et laissons libre Demain!

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Adorons le Cristal de Sang!


Alors que je priais l’Espère,
Les deux genoux dans la rivière,
J’ai entendu l’Esprit de Sang
Me dire: Te voilà, mon enfant!

J’ai laissé mes dieux tutélaires
Se lamenter, dans la rivière.
Et j’ai suivi l’Esprit de Sang,
Me laissant porter par le vent.

Et du haut d’une tour austère,
Avec une narine étrangère,
J’ai senti l’odeur du vivant
Que me montrait l’Esprit de Sang.

Tes dieux ne sont que délétères,
Regarde la peur de tes frères.
Que dirais-tu d’être vivant,
D’adorer le Cristal de Sang?

Alors, les pieds nus sur la terre,
Je garde, dans mon nécessaire,
La belle chanson du vivant,
Un collier en larmes de sang.

Depuis, quand je crie à l’Espère,
Les deux genoux dans la rivière,
Je m’adresse à ces dieux-vivants
Qui ont si doux regards d’enfants.

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Le moinillon d’amertume!


Un moinillon d’amertume,
Affligé d’un livre blanc,
S’effaçait sous la plume
De ses douteux tourments.

Un grand marin d’aventure,
Déguisé en saint tout blanc,
Dictait les procédures
Et la couleur du temps.

Le moinillon d’amertume
Veut sa dose de printemps,
Et de l’amour en brume,
Pour colorer l’instant!

Un capitaine d’envergure
N’a que faire de ces manants.
C’est un travail plus dur
Ou pire qui les attend.

Le moinillon d’infortune,
Habillé en singe blanc,
Part chercher fortune,
Sur un monde différent!

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Douce, verte et profonde!


Douce, verte et profonde,
Ta petite mare du soir.
Quand la fatigue t’inonde,
Tu y comptes les têtards.

Verte, douce et profonde,
Ta bassine de ce soir.
Tu y berces les secondes
De tes pieds de canard.

Et tu flottes sur les ondes,
Dans ton rêve de nulle part.
Tu refais naître au monde
Un beau cygne à nageoires!

Le cygne est sur les ondes
Et dérange les têtards.
C’est à marée profonde
Qu’il va chercher l’espoir.

Verte, douce et profonde,
Est ta trêve de ce soir.
Et bien loin de la bonde,
Tu lâches tes idées noires.

Douce, verte et profonde,
Est ta paix, pour un soir.
Et s’il pleut sur le monde,
Tu t’endors, sans retard!

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Dans la chambre aux miroirs!


Au fond des catacombes,
Est la chambre aux miroirs.
Salle qu’il nous incombe
D’atteindre, avant le soir.
Des reflets de la tombe
S’y lient aux frêles espoirs!

Ça fait comme une bombe,
Supprimant l’ostensoir.
On rotonde et retombe
Sur ce damné miroir,
Très voisin de la tombe,
Inapte aux idées noires.

Sans attendre des plombes,
On traverse le miroir.
De la paix, la colombe
Nous survole, sans retard.
Oui, c’est comme une bombe,
On n’est plus dans le noir!


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Chien d’Infidèle!


De l’Infidèle, le chien
Est en dessous du maître,
Puisqu’il en est le chien
Et n’en est pas le maître.

Si l’Infidèle n’est rien
Qu’une bête à soumettre,
Le qualifier de chien
Prépare le coup en traître!

Or, si le chien n’est rien,
On craint beaucoup le maître.
Lui parler en canin,
C’est bien mal le connaître.

On verra si, demain,
Il a du se démettre,
Tombant sous votre main,
Votre main à soumettre.

Il ne veut que son chien,
L’Infidèle, à connaître.
Le chien lui veut du bien
Et le suit comme un prêtre.

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Viens-là, toi!


Si tu ne ranges pas ton gourbi,
J’en appelle au diable.
Je veux que tu retrouves, aussi,
Ton foutu cartable.
Quand ce sera rangé, joli,
Tu mettras la table.
Et, c’est d’accord pour samedi,
Si t’es raisonnable.

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Mais quel con, je suis!


Mon unique souvenir des enfers, c’est bien le Diable.
La première rencontre avec Lucifer, c’est mémorable.
Il n’y aurait pas eu d’enfers, s’il n’y avait pas le Diable!

La chose qu’il ne faut pas faire, c’est défier le Diable.
Mais, quand je suis de travers, moi, je tente le Diable!

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Tu fais pas le fier, là!


Il écoute son pas
Et il retient son cri.
On ne parle qu’à mi-voix,
Quand est passé minuit.

Quand tu vas dans ces bois,
Entre tous, si maudits,
C’est un chemin de croix
Que de rester en vie!

Il se dit, en en-soi:
« Ta vie se rétrécit.
Sors-le de toi, ton doigt
Et affronte l’ennemi. »

Sur sa route, un anchois,
Sauvage et réfléchi,
Lui dit : « Halte, qui va là?
C’est la bourse ou la vie! »

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