Dis-moi, mon grand…

Dis-moi, mon grand, dis-moi, est-ce que tu peux me dire
Que, dans ta toute nouvelle vie, tu peux enfin grandir?
Dis-moi, mon grand, dis-moi, est-ce que tu peux me dire
Que, dans ta nouvelle vie, tu es un peu heureux?
Bien sûr, pour pouvoir gagner, tu dois perdre un peu.
Mais, est-ce que tu peux vraiment te poser, sous peu?
Peux-tu te préparer à voler comme tu le veux?
Je t’écoute, je t’écoute, mon grand, que peux-tu me dire?

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Toute seule, comme une grande!

A la caisse, derrière une grand-mère.
Un mètre devant, un mètre derrière.

Devant moi, à trois places, une vieille dame, asphyxiée par son masque,
D’un pas bancal, chargeait, sur le tapis roulant, ses quelques affaires.
Quand je me suis réveillé pour enfin aller l’aider,
Il ne restait plus à charger qu’un pot de fromage frais.
Je l’ai rattrapée dehors pour m’en excuser et l’aider à , si vous voulez.
A charger ses courses dans le coffre de son auto d’hier.
Elle m’a remercié et a décliné mon offre, d’un sourire léger.
Elle me dit qu’il faut être, elle ne trouve pas le mot.
Enfin se débrouiller par soi-même. Je réponds: autonome.
Je lui demande son âge, si c’est pas indiscret.
Elle me répond 84, je peux vous le prouver.
Je lui dis: pas la peine. Vous êtes une merveille sur pattes!
Elle me sourit, son nez sort de son masque.
On se dit bonsoir et l’on rentre chez soi.

A la caisse, derrière une grand-mère.
Un mètre devant, un mètre derrière.

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Tu chantes l’autre!

Vivant galérien,
Barde musicien,
Sous Alka-Seltzer!
Vivant, aérien,
Ton chant va si loin
Et dit l’éphémère.

Toi, fils de putain,
Né d’un triste chien
Qui aime tant sa mère.

Résorbé de faim,
Plus nu que tes mains,
Tu meurs sur la terre.

Vivant de chagrin,
Comme un moins que rien,
Pleurant sa misère.

Vivant galérien,
Barde musicien,
A l’humeur grégaire.
Vibrant et câlin,
Ton chant orphelin
S’emporte dans l’air!

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Aux Larmeurs!


J’en connais qui ne sauraient vivre
Que dans un monde aux êtres sensibles.
J’en connais qui ne sauraient vivre
Que dans un monde aux belles âmes vives.

Il y en a qui n’ont pas peur de vivre,
De ressentir, en êtres sensibles.
Il y en a qui n’ont pas peur de vivre,
Avec, sur leurs joues, des larmes vives!

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Comment faire?


Comment faire une chanson,
Pour mon petit garçon?
Comment faire un cadeau,
Quand je n’ai pas les mots?

Comment trouver un Ut,
Quand on est en rechute?
Que faire avec cette voix
Qui est toute de guingois?

Vouloir un truc beau
Qui rime avec Pierro,
C’est chercher du vivant,
Là où il est absent!

Mais, dans mes souvenirs,
Il y a encore ta voix.
Oui, dans mes souvenirs,
J’entends encore ta joie!

Alors, je m’en inspire,
Pour écrire quelques mots.
Des mots que je délire,
Dans mon être nouveau!

Mon petit est parti.
Il est resté aussi!
Je le garde avec moi,
Nous accordons nos voix!

Voyez, dans ma douleur,
Je ne pense pas qu’à moi.
Moi, j’arrose ces fleurs
Qui nous parlent de toi!

Je n’ai pas trois enfants,
Un souvenir d’antan.
J’en ai quatre, d’enfants,
Un mort, trois vivants!

Je chante une chanson,
Pour mon petit larron.
Une chanson pour Pierro,
Qui m’écoute, de là-haut.

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Ah, mais!



Que puis-je faire de plus,
Pour qu’enfin tu t’expulses
Et deviennes transparent,
Comme c’était avant?

J’ai craché dans ton dos,
Bousillé ton tacot,
Et trucidé ta femme,
Pour en faire la réclame.

Que puis-je faire de plus
Que te donner des puces
Et puis du vague à l’âme,
Pour te tuer, dans le drame?

J’ai craché dans ton eau,
Bousillé ton marmot,
Ressuscité ta femme
Et pissé sur ton âme.

Que puis-je faire de plus,
Pour qu’enfin tu t’expulses
Et deviennes transparent,
Comme c’était avant?

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Oh, minus hominus!


Sur tes pattes arrières,
Le menton bien haut,
Tu descends sur terre,
Dans ton caniveau.

La première araire,
Le premier sillon.
Un grand ver de terre
Fonce vers l’horizon!

La grande fourmilière
Et puis les marmots!
En buvant ta bière,
Tu ris comme un veau.

Ton rire de mainate
Résonne bien haut.
Et à quatre pattes,
Tu marches de nouveau!
.
Tu te prends une bombe,
Maladie de peau!
On grave sur ta tombe,
Le mot collabo.

Sur tes pattes arrières,
Le menton bien haut,
Tu descends sur terre,
Dans ton caniveau.

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Plus on se rapproche!


Et la vague monte,
Je ne peux rien y faire.
La vague me démonte,
J’ai le cœur à l’envers!

Plus on se rapproche
De cette journée moche,
Plus mon cœur décroche
Et se cache dans ma poche!

Et la vague monte,
Je ne peux rien y faire.
La vague me démonte,
J’ai le cœur à l’envers!

Là, ma voix s’étire,
En de profonds soupirs.
Il faudra que j’expire,
Pour trouver le sourire!

Et la vague monte,
Je ne peux rien y faire.
La vague me démonte,
J’ai le cœur à l’envers!

Et la vague monte,
Je ne peux rien y faire.
Mon cœur se démonte.
Je reste, le cul par terre!

Et la vague monte,
Je ne peux rien y faire.
La vague me démonte,
J’ai le cœur à l’envers!

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Ma montre débloque!


Ma montre se détraque,
Elle change de date.
Demain, c’est hier.
Elle rit, à l’envers.

La pendule dit trois.
A mon poignet droit,
Ma montre élastique
Est déjà à huit.

Ma montre m’indique
Que le temps se fuite.
C’est demain-passé,
Je dois me rentrer.

Oh, vite, du temps, vite!
Je change de tactique.
Des montres en plastique,
J’en achète huit!

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