Sur son trône,
Comme un roi,
S’est assis
Le viking.
Et, pendant
Qu’il merdoie,
Il lorgne
Le lemming.
Viens donc là,
Près de moi.
Mon cul veut
Un torching!
To Pierre-Pierro, Correspondances
Un sourire, un poème!
Je ne sais pas si vous écoutez vraiment, vous, quand on vous raconte une fable. Moi, pas! Je n’ai plus l’âge du cartable.
C’est d’un ennui, les fables. C’est triste et assommant, comme ce méchant coup de trique, sur le cul d’un âne. Et, même là, c’est déroutant. L’âne piétine comme un gland! C’était inévitable, on ne fait pas avancer un âne qui n’a pas soif. Va comprendre…
D’ailleurs, c’est très con, les fables. C’est bien un truc d’adulte, faut toujours que ça te fasse la morale. Même si tu n’es pas concerné. Qu’est-ce que j’en ai faire du cul de ton âne? Ou alors, faut aimer! Ou ne ne comprendre qu’à moitié et crachouiller sa fable, pour être bien noté.
Sûrement, je n’ai pas bien écouté, j’étais en train de rêver. A ton âne, je donnais de la salade. J’étais le dernier de ta classe. Après la dictée, tu me faisais monter sur l’estrade, pour aller y conter. Alors, moi, j’ai détesté. Je le faisais tomber, le maître-triquier, pour qu’il se casse un pied et avec l’âne, je partais en balade!
C’est fou comme c’est charmant, les fables, quand tu les racontes aux enfants, à l’heure de la récré, près du bac à sable!
Un vent de merde est à souffler sur l’Ehpad!
Les vieux, momifiés, s’encrèvent, se dégradent.
Se rétrécissent les visites, les escapades.
Un vent de merde est à souffler sur l’Ehpad!
Alerte, alerte, on enterre nos parents,
Encore vivants, loin et de nous sans.
Alerte, alerte, ça ne va pas du tout.
On est avec eux et ils sont avec nous!
J’y étais hier, 30 minutes avec grand-père.
J’y étais avant, 30 minutes avec maman.
Quels beaux souvenirs, cela va nous faire.
Ça pourrit la vie et ça fait mal aux dents!
Un vent de merde est à souffler sur l’Ehpad!
Sans nous à leur côté, il faudrait qu’ils y meurent.
Sans amour et sans vie. oh mon dieu, que c’est crade!
On veut être avec eux, on veut pas être ailleurs!
Des corbeaux, sur le soir.
Ils passent au ralenti
Et, de leurs ailes noires,
Ils repeignent la nuit.
T’as peur, quand tu t’égares,
Si tu entends leurs cris!
S’ils sont plutôt bavards,
Ils ne sont pas maudits.
Ce corbeau, en retard,
Voudrait rentrer chez lui!
Bien qu’il ne soit pas tard,
Il se fait du souci.
J’ai fait ma silhouette,
Je me suis atrophié,
Pour que, dedans ta tête,
Tu puisses m’apprécier.
J’ai fait ma girouette,
Je me suis asséché.
Et j’ai tourné ma tête
Vers bien d’autres côtés.
J’ai fait ma pirouette,
Je me suis effacé.
Ce soir, la pomme est blette
Et l’ombre est ma moitié!
Je refais mon alouette,
Je me sens concerné.
Aujourd’hui, je m’accepte
Et une voix m’est allouée.
Pour vous parler honnête,
Je dois vous l’avouer :
La chanson que j’apprête,
Je veux vous la donner!