To Pierre-Pierro, Correspondances
Un sourire, un poème!
Aimer, c’est un verbe d’action. Aimer, c’est comme un vendredi.
Vendredi n’est jamais sage; il est l’action que commet Jeudi.
Je dis : Passons à l’action, s’émouvoir ne plaît plus à Jeudi.
Cultivons l’art d’émettre, sans vouloir recevoir, de se départir!
Toi, quand tu tombes, que tu glisses et que je suis sur ta route, clairement, tu me vises. Ne dis pas le contraire. Tu t’accroches à mon pied, comme si tu voulais le garder, au moins en entraîner un bout dans ta chute ! Ce n’est pas pour te sauver de la déroute, c’est pour me contaminer. Il n’y a pas de : « J’ai buté contre toi. », car je te sens me tirer encore et j’entends ton rire anticipé!
Qu’est-ce qui sépare le diplomate du primate? Eh bien, c’est la cravate!
Il te faudra courir,
Pieds nus, dans la mangrove.
Puis, un jour, en sortir.
Il te faudra construire,
Libre à toi qui innoves.
Il te faudra tenir.
Il te faudra t’unir,
Dans des liens qui dissolvent.
Et ne pas faire souffrir.
Il te faudra frémir
De demains qui résolvent.
Et cesser de mentir.
Il te faudra partir,
Quand le soleil se love.
Et puis, un peu mourir.
Il te faudra choisir
Une voie qui rénove.
Et puis, t’appartenir!
Quand tu seras dormi,
Sous tes paupières d’ange,
Je viendra te conter.
Parlons de la reine-chauve. Est-ce que tu la connais, toi? J’en ai connu plusieurs, à venir chanter sur les toits. Il y a eu la une, puis la deux et la trois. De vraies reines de roi.
La reine-chauve était mal-entendante. Elle avait des varices, mais cela ne se voyait pas. Qu’elle était chauve non plus, sauf quand on regardait sous les draps. Son œil droit biglait un peu, quand elle était fatiguée.
Se lever chaque matin était, pour elle, un supplice. Elle se préparait longuement, se glissait sous les apparats. Elle entendait brouhasser la foule rassemblée, tout en bas. Elle devait gouverner, déjà, elle devait décider. La longue file des demandants s’allongeait, d’instant en instant.
Elle avait envie de pleurer, elle avait envie de leur crier : Si je suis reine, ce n’est pas par choix. Si je suis souveraine, qui me gouverne, moi? Tous, vous êtes mes sujets. Mais, moi, je ne suis pas sujet!
Parfois, elle ne les entendait plus, elle ne les entendait pas. Elle se rêvait en promenade, seule. Seule, sans excellence ni harnois. La reine taisait ses pensées. Toute pensée souveraine peut gravement offenser!
Une reine-chauve ne gouverne que le droit. Une reine-chauve, ça ne meurt qu’à petits pas. Requiem!
On a dû la dire souvent, celle-là:
Vous avez de la chance, vous allez au boulot.
Je voudrais bien être à votre place!
Jamal, c’est un old-dog,
Il se rendort cent fois.
Jamal, c’est un old-dog
Qui déteste le froid.
Quand il était hot-dog,
Il nous cassait les noix.
Il volait ton hot-dog
Et ton pain, devant toi!
Jamal, c’est un old-dog,
Son panier est sa loi.
Et bientôt, le vieux dog
Ne se réveillera pas.
Chaque aube est un demain qui se présente, Seule, la nuit en est absente. En seras-tu, toi, quand ce demain se fera pressant?
J’ai mis un coup de trique,
Sur le cul du cheval.
C’est pas jeux olympiques,
Faudrait pas qu’il s’emballe!