Alors là, ça va vite!

C’est une forêt maudite.
Et s’il faut parler vite,
Le temps est incertain.
Une goutte toute petite
Vient toucher une main.

Alors là, ça va vite.
C’est une course-poursuite,
Le chien est déjà loin.
La mère se mouille trop vite
Et elle traine son gamin!

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Je suis fait à mon image!


Je ne suis pas tisserand.
Je ne peux faire un voilage
Qui mêle des fils de temps
A des gouttes de mirage.

Je ne suis pas important,
Je suis fait à mon image.

Je ne suis pas tisserand
Et je peux faire un toilage
Qui me protège du vent,
En absorbe les dommages.

Je ne suis pas important,
Je suis fait à mon image.

Je veux être tisserand,
Pour recoller les nuages
Et relier les fils du temps,
En une beauté si sauvage!


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Dedans la mer du ciel!


Allongé sur le dos,
Je regarde le ciel.
J’avais appris, très tôt,
A grimper à l’échelle.

C’est un monde, aussitôt
Que l’on atteint le ciel.
Tout peuplé d’animaux,
De chimères sans pareilles!

C’est un monde-bateau,
Dedans la mer du ciel.
Un monde sans vie, sans os.
Un monde vrai et virtuel.

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A l’ère du Crétin, triptyque!



Tu fais ton ministère!


Tu crachotes, en nageant
Dans l’eau du baptistère.
Tu gigotes, en bêlant,
Dessus la paille de fer.

A genoux, tes tourments
Te donnent un air sévère.
En coucou bien gonflant,
Tu envahis la Terre.

Cela fait très longtemps,
Bien avant l’ère polaire,
Que des affres des gens,
Tu fais ton ministère.




Le temps est aux affaires!


Tu sifflotes, en flottant,
Un air très populaire.
La gavotte et du blanc
Seront ton nécessaire.

Devant, t’es comme Gros-Jean.
Derrière, t’as un derrière.
Tu travailles tout le temps
Et tu bois de la bière.

Il faut bien tuer le temps,
L’hiver est aux sorcières.
Et cultiver son champ,
Le temps est aux affaires.



Il s’est politisé!


On dit que le malin
Est très bien renseigné.
Un peu de saint-frusquin,
Une page de l’an premier!

On dit que le pantin
Est très bien attifé.
Il a mis du parfum
Et a chaussé ses pieds.

On dit que le malin
Sait très bien concocter
Une pousière d’angelin,
Pour soigner le gros pied.

On dit que le pantlin
N’est pas un va-nu-pieds.
Qu’il est fils de quelqu’un,
Qu’il faudrait l’écouter.

On dit que le malin
S’est très bien intégré.
Il se mue en destin,
Il s’est politisé.


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Essaie de faire moins de bruit!



Je t’entends, messie-merdouile,
Tu me gonfles trop les ouies.
Pendant des heures, tu bafouilles
Les mêmes mots que tu dis.

Je ne vois pas de bidouille.
Pourquoi tu sirènes ainsi?
Mets ces billets dans tes fouilles,
Essaie de faire moins de bruit!

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Dans le jardin de grand-père!




Oh moi, je voudrais, grand-père,
Tout planter dedans la terre
Et lire dans le coeur des choux.

Moi, j’avais gardé pour toi
Tout un grand carré de terre
Et de la semence de chou.




Je veux faire un toit, grand-père,
Dessus le carré de terre,
Pour mettre à l’abri mes choux.

Moi, j’avais gardé pour toi
De la poudre d’éphémère,
Un marteau et puis des clous.



Je veux être fort, grand-père,
Pour protéger toute la terre,
Parce que je crois que j’aime tout!

Vois, j’avais gardé pour toi
Mon habit de réfractaire
Et puis mon vieux chien jaloux.

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En un détour de vent!



Un très beau cheval blanc
Vient gratter, doucement,
La porte de ma chaumine.

Il m’emporte, à l’instant,
En un détour de vent,
Devant chez ma voisine.

Un très beau nuage blanc
Enveloppe le moment,
Je sens que ça vagine.

Et cette envie d’enfants
Re-définit le temps,
Car voilà qu’on pouline.

Un vilain carré blanc
Vient barrer, nuitamment,
La porte de sa cuisine.

Je fais le chien méchant,
Protégeant cet auvent
Où s’affaire la voisine.

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Sous un soleil intermittent!


Un soleil, aux doigts trainants,
Bruissait de ses nageoires,
Dans un marais bleu-blanc.

Le troupeau de bisons plats,
Dessinés par le vent,
S’en va plus loin, là-bas.

Au ventre du nuage lent,
L’église pointait son dard,
Sans rien percer vraiment.

C’est là-haut que l’on se bat.
Seul, le ciel est vivant,
Le bas est toujours plat.

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