Le train-train quotidien!


A ne vivre qu’au quotidien,
Je commence à m’effacer.
Il me faut prendre le train,
Je dois toujours me lever.

Il me faut faire des efforts,
Je dois toujours m’activer.
Il me semble que j’ai tort
De laisser le temps passer.

Si je vis des moments bien,
Ils ne tiennent pas la durée.
Je dois reprendre mon train,
Et creuser pour m’enterrer.

Il faudrait que je m’exporte
Dans un monde décérébré.
A force de chercher la porte,
Mon temps s’est vite écoulé.

A ne vivre qu’au quotidien,
Je commence à m’ennuyer.
Je m’en vais rater mon train,
Commencer par m’arrêter!

Facebooktwitter

Quand la lumière revient!


Des bouts de printemps
Et des bouts d’hiver.
Il fait beau devant,
Il fait froid derrière.

Un air entraînant,
Une pluie d’enfer.
A moitié printemps,
Mais encore hiver.

On regarde devant,
On délaisse hier.
Le cœur au printemps,
Les fesses en hiver!

Facebooktwitter

Ce matin, la lumière…


Un brouillard, en couvercle,
Entoure notre jardin.
Très dense, il nous encercle.
Au loin, on ne voit rien.

La lumière est spéciale,
Elle peut tout détailler.
Elle est jaune et s’étale
Sur tous les gris froissés.

C’est une carte postale
D’un vieil hier jauni.
Si beau et si spectral!
Il n’y a pas un bruit.

Je me crois sur la lune,
Sur une île isolée.
Allons chercher fortune,
Essayons de marcher!

Facebooktwitter

Si près du ciel!



Un grand vent de froid rêche
Écorche la montagne.
Le brouillard se dépêche
Et commence à grimper.

L’ombre étend ses longs doigts,
Au fond, dans la vallée.
Et au-dessus des toits,
On voit de la fumée.

Le col est un désert
Qui flirte avec le ciel.
Et, en bas, les lumières
Sont trop artificielles.

Mais si la solitude
Est le prix à payer,
Prendre de l’altitude
Fut ma meilleure idée!

Facebooktwitter

De ces êtres doux et beaux!



Ces êtres doux et beaux,
Ces si gentils têtards,
On les balance trop tôt,
Dans ce monde de crevards.

Ils veulent ton attention
Et ils sont pleins d’espoir.
Tu les laisses, sans raison,
Et ils tombent dans le noir.

Ces êtres doux et beaux,
Ces si gentils têtards,
On n’écoute pas leurs mots,
On les laisse au placard.

Et quand ils sont ados,
Ce vilain désespoir,
Qui leur colle à la peau,
Atrophie leurs nageoires.

Ces êtres doux et beaux,
Ces si gentils têtards,
On les balance trop tôt,
Dans ce monde de crevards.

Facebooktwitter

L’enfer est froid!



Le sentiment de solitude,
C’est quelque chose de sournois.
Même si on en prend l’habitude,
On a toujours un peu froid.

Et, tout seul, entouré de vide.
On a des frissons de peur.
Un cercle vicieux et perfide
A détruit notre bonheur.

On ne sait vers qui se tourner,
Pour trouver du réconfort.
On est dans un enfer glacé,
A la fois vivant et mort!

Facebooktwitter

A chaque carrefour!


La vie est un détour,
Bienvenue ici-bas,
Qui met un carrefour
A chacun de nos pas.

A gauche, on recommence.
A droite, c’est le trépas.
Si on a de la chance,
On ne s’arrête pas.

Repartir en arrière
Ou allonger le pas?
Traverser la frontière
Et puis aller tout droit!

La vie est un détour,
Bienvenue ici-bas,
Qui met un carrefour
A chacun de nos pas.

Facebooktwitter

De l’Arche de Pierre!


Je ferai un mirage
Qui n’est que vérité,
Que tu pourras accroire.
Je ferai un message,
En forme de bouée,
A lancer dans le noir.

Je ferai une prison,
D’épice et de réglisse,
A jamais condamnée.
Les plus fieffés larrons,
Et les chantres du vice
Voudront, tous, y entrer.

Avec des bouts de bois,
Une grande citadelle,
Pour les corps naufragés.
J’en ferai un grand toit,
Abri pour ceux et celles
Qu’il nous faut protéger.

Je ferai une tour,
Penchante, qui enchante
Les petits cœurs gelés.
Pour arroser d’amour,
Au fort de la tourmente,
Ce qui veut exister!

Une belle cathédrale,
Au cœur de ce village,
Pour nous y rassembler.
C’est d’un orgue pas banal,
Venu du fond des âges,
Que l’on pourra jouer!

Un grand temple en plein air,
De chants et de lumière,
Pour la vie célébrée.
Pour adorer la terre
Et consoler la pierre
D’être froide et glacée!

Facebooktwitter

Une grève de la faim!


Une grève de la faim, mais quelle idée?
Encore faudrait-il que le gréviste soit, un tant soit peu, consacré.

Et puis, la belle affaire!
On laisse mourir, pendant une quarantaine , sans moufter.
Le risque, c’est quand il agonise et c’est vite passé.


Des condoléances à l’église et l’affaire est enterrée!

Facebooktwitter

Mon cul sur la commode!



Mon cul pense qu’il est net
Et qu’il peut faire la loi.
Il sent bon, quand il pète.
Il n’aime pas le froid.

Mon cul veut filer droit,
Il connaît trop l’histoire.
Car même sur internet,
Il est pris pour une poire.

Mon cul est très fragile,
Il a besoin des bois.
Il veut quitter la ville
Et s’énerve déjà.

Mon cul se croit le roi.
Voilà qu’il s’accapare
Toute l’orée du bois
Et le bord de la mare.

Mon cul reste discret,
Quand il s’assoit là-bas.
Déranger les secrets,
Il n’y pense même pas!

Tout est sans intérêt,
Il retrouve son automne.
Sous le petit vent frais,
Même pas, il frissonne.

Facebooktwitter