Sous la lune écarlate!


Sous la lune écarlate,
J’ai peur de rester seul.
J’ai la tête qui éclate,
Je déplie mon linceul.

J’arrange mes pénates,
En tournant mon fauteuil.
Tel un rat fait aux pattes,
Je ne dors que d’un œil.

Sous la lune écarlate,
Je croque dans mon œil.
C’est moins bon que les pâtes,
Au bon sang d’écureuil.

J’accompagne mes pâtes
D’une bière goût-cercueil.
Et j’abandonne aux blattes
Le reste de mon œil.

Sous la lune écarlate,
Tu es vite sur le seuil.
Quand tu te fais des pâtes,
Ce n’est pas au cerfeuil.


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Louons la Mère-Molle!


C’est à deux pieds sous terre
Que palpite la Molle,
Où sifflent tous ces vers,
En dégoût de formol!

Si tu cherches une mère,
Essaie un peu la Molle.
Tes pensées- ver de terre
Te vaudront une obole!

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Il est mort à l’automne!


Il s’est aventuré
Sur la glace fragile.
Et il s’en est sauvé,
Courageux et agile.

Il avait traversé
Le beau ruisseau d’eau pure.
Le vent s’éternisait
Dans ses bruissantes ramures.

Et il s’était baigné
Aux grandes eaux d’un lac,
A la fin de l’été,
Devenu un monarque.

Dans la boue qui enlace,
Ses pieds se sont collés.
Sa ramure, qui dépasse,
Aux oiseaux est donnée!

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Une prière pour les maudits!


Ils vivent au fil du temps,
En des aubes indécises.
Et ils craignent le moment
Où leur patte sera prise.

Trop vieux pour le printemps,
Ils ont un cœur cerise.
Un cerveau cerf-volant,
Frissonnant dans la brise.

Ils n’écoutent pas vraiment,
Le doux chant de la grive.
Leur âme est en tourment,
Comme enfant que l’on prive.

Figés, arrêt du temps,
Dans leurs aubes indécises.
Ils la paieront longtemps,
La leçon mal-apprise!

On en croise souvent,
Emportées par la bise,
De ces âmes d’enfants,
Gentils enfants pare-brise.

Un enfant vieillissant,
Frissonnant dans la bise.
Un enfant pour longtemps,
Souffreteux cœur cerise!

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Comme un lézard au soleil!


Appuyé, le dos au mur,
Je lézarde au chaud des vagues.
Vibrations de la nature,
Grands émissaires du printemps.

Quittant mon esprit peu sûr,
Et décrochées par les vagues,
Mes pensées se collent au mur.
J’ai un répit dans le temps!

Relaxé, le dos au mur,
Je me tais ou je divague.
Car j’ai respiré l’air pur,
Dans un cocon cristallin!

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A l’aune de nos choix!


J’ai choisi de m’astreindre
A me re-visiter,
Plutôt que de me plaindre
Et de vous exploiter.

J’ai choisi de sourire,
Plutôt que vous quitter.
J’ai choisi de m’offrir,
Pour toute l’éternité.

J’ai choisi de me feindre,
Pour mieux vous éclairer
Et j’ai trouvé le timbre
De la sincérité.

J’ai voulu vous rejoindre,
Pour nous faire espérer.
A cela, je veux joindre
Toute mon humanité.

J’ai choisi de vous peindre,
Quand vous êtes en beauté.
Et vers moi, je vois poindre
De belles âmes enchantées.

J’ai choisi de m’éteindre,
En toute simplicité,
Sans avoir à me plaindre,
Sans plus rien à donner.

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Si c’est pas déjà fait!


Va-t’on, un jour, opérer
Un réfugié arriéré,
Pour le donner à bouffer
A de monstrueux cinglés?

Et, va-t’on en retirer
L’organe qu’on lui a loué
Pour courir, vite, le greffer
A un gamin parfumé?

Va-t’on, ensuite, l’effacer,
De son numéro rayé?
Il a une identité,
Le droit de bien exister!

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Soit dit en passant!


Moi, je plains mes semblables.
Ils sont trop compliqués
Et ils montrent les dents,
A tout sourire affable.

Moi, je crains mes semblables
Car ils me font flipper,
En passant tout leur temps
A lustrer leur cartable.

Moi, je tiens mes semblables
Pour faible quantité,
Quand ils mentent en dedans
Et dégueulent sur la table.

Moi, je peins mes semblables,
Quand ils sont en beauté,
Quand ils changent leurs dents
En sourire formidable!

Moi, je fuis mes semblables,
Pour aller m’exporter
En plein milieu des champs,
Seul bien-être valable!

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