Des grouillants!

Si on laissait des traces,
Comme celles des limaces,
Sûr, en fin de journée,
Ce qu’on pourrait glisser!

Sur la peau, une trace
Par pensée dégueulasse!
Sûr, en fin de journée,
Il faudrait se laver.

A piller en rapaces,
A bouffer en voraces,
On va être obligés
De s’entre-dévorer!

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Qui sème le vent…

Tu joues ta dernière scène.
Tu cours pour sauver ta peau.
T’iras pas loin, sur la plaine.
Ils sont, déjà, sur ton dos!

Comme un fétu de paille,
Emporté par les eaux,
Tu supplies et tu brailles,
Dans un réflexe idiot.

Tu les a tant dominés
Et si longtemps humiliés!
Un jour, ils se sont fâchés
Et t’ont déboulonné!

Ta partie est finie,
L’arbitre va siffler.
D’autres ont déjà envie,
Eux, de te remplacer!

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Sieste!

J’ouvre doucement mes yeux.
Des nuages blancs
Colorent la voûte des cieux,
De bleus différents.

Tout là-haut, les hirondelles
Sont points, noirs et blancs.
La buse s’appuie sur ses ailes
Et s’en va, planant.

Je regarde, sur le dos,
Mon morceau de ciel.
Il n’y a rien de plus beau,
Je reprends sommeil.

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Il est passé, hier!

Il marche, sans cahots. Il ne laisse pas de traces.
Il passe et vous effleure, de son sourire fatigué.
Il va du point A au point B, puis du point B au point C.
Il suit un peu les saisons, mais sans les écouter.
Celui-là a dû refaire, plusieurs fois, l’alphabet.

Avant tout, il reste discret. Seuls, les chiens le voient.
Ils rappliquent dés qu’il apparaît. Ils le questionnent!
Il leur parle de l’automne et du vent dans les prés.

Les enfants, eux aussi, l’aiment bien.
Lui, il les supporte, pour leur curiosité.
Avec eux, il devient un peu plus prolixe.
Il invente des vérités. Il est réponse invariée :
Être libre, disponible, laisser le vent le porter!

Il se repose un peu, boit de l’eau, se cherche à manger.
Il travaille un peu, parfois, quand c’est nécessité.
Les adultes l’invitent, mais sans vraiment l’aimer.

Il ne restera pas. Il n’y a rien pour lui, là.
Peut-être, il repassera, dans quelques mois!

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Un jardin de Pinpin!

L’eucalyptus, bleu et vert,
Venu de lointaines frontières,
Je l’ai installé chez moi,
Comme le frileux mimosa.

Mon jardin hétéroclite
Montre à tous qui y habite.
Vite investi par les nains,
Il ne ressemble à plus rien!

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Cause toujours…

Il donne, sur moi, son avis.
Il ne sait rien de ma vie.
Et, de son haleine aigrie,
Il ne parle que de lui!

Il peut bien parler longtemps,
J’ai un filtre et rien n’entend.
Bien pensant ou médisant,
Il n’existe pas vraiment!

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La Bête rôde!



Affamée, en surnombre,
La bête attend son heure.
Et, c’est dans ces bois sombres
Que vit ce prédateur.

Elle a trop peur de l’homme,
Pour se nourrir de lui.
De la bête de somme,
Le sang lui fait envie.

C’est une grande chauve-souris!


Corvée de bois, jusqu’au bord de la nuit. Les hommes sont fatigués.
On range le matériel et on charge, tant qu’on peut, la charrette.
Le cheval veut rentrer et se met à piaffer. Les jeunes veulent rentrer.
Ce soir, c’est fête au village. Il y a le magicien, arrivé ce matin.
Sur la place, l’accordéon fera danser filles et garçons.
Alors, on se dépêche, on ne fait plus attention.
Un grand oiseau bizarre plonge sur le canasson.
Le temps de prendre les triques, il le suce comme un tique.
Il s’enfuit dans la nuit, par les hommes poursuivis.
Morsure empoisonnée, le fier animal faiblit.
On détache la charrette et on rentre au village, à pas ralenti!




Affamée, en surnombre,
La bête attend son heure.
Et, c’est dans ces bois sombres
Qu’est notre prédateur.

La bête s’en prend à l’homme
Et lui glace le coeur.
Elle ne chasse que l’homme,
C’est notre prédateur.

Son vrai nom, c’est la Peur!


Les hommes, fourbus, s’évertuent à pousser la charrette.
Le cheval n’en peut plus, tant et tant on l’a chargée.
Les arbres se mettent à bruisser. Les coeurs se mettent à taper.
Les hommes pensent que la bête se tient, là, tout à côté.
Il ne faut pas se retourner. Regarder en arrière lui permet d’approcher. Les hommes se surveillent. Un vient à craquer, tous sont en danger.
Il y a deux étés, on a retrouvé, dans ces bois, le chariot du gros Jean.
La cargaison était intacte, mais ses passagers s’étaient envolés.
La bête a encore frappé, hier. Elle a pris la Marie qui courait, affolée.
Ne pas regarder en arrière! Les lueurs du village sauront les rassurer.
Alors, tout sera terminé!

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Rose-Matin!

Sous un ciel cerise,
Je suis sur le seuil.
Un temps à la brise
Odore le tilleul.

Les merles rivalisent,
Effacent l’écueil
D’une nuit trop grise,
Triste comme un deuil.

Une lueur exquise
Ravive mon oeil.
Une aube cerise
Se pose sur les feuilles!

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A la croisée des chemins!

— Je l’ai vu, je l’ai vu. Ecoute-moi! Je l’ai vu. Il était encore là!
— Je t’écoute. Tu l’as vu. De quoi parles-tu? Qui ça?
— Celui de la dernière fois. Il était à la croisée des chemins.
Je l’ai vu. Il me regardait!
— Tu es sûr? Qu’est-ce qu’il faisait? Il ressemblait à quoi?
— Il ressemblait à un type, tout grand et tout maigre.
Il ne faisait rien, il regardait vers moi!
— Je te crois. Viens, on va aller voir. Donne-moi ta main!
— Il était là. Il m’a regardé de loin et puis il est parti!

On a marché, sous le ciel violacé. Les sapins tremblaient.
On s’est arrêté à la croisée des chemins. Il n’y avait rien!

Peu de temps après, nous avons décidé de déménager.
J’ai prétexté vouloir nous installer plus près de sa mère.
Il ne s’est plus rien passé, le type ne s’est pas manifesté.
Le gamin est serein. Il dort bien et il voit plus ses copains.

Un jour, quand il sera plus grand, je parlerai à mon gamin.
A son âge, je l’ai vu, ce grand type maigre qui l’observait.
Mais, personne ne me croyait. Il restait là, à me regarder!

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Où tes pas t’ont-ils porté?

Où tes pas t’ont-ils porté?
Peut-on dire que la girouette a trouvé sa boussole?

Toutes ces expériences étaient nécessaires.
Maintenant, je peux parler du chemin.
Il est beaucoup moins indistinct.
Je le vois comme une aiguille de boussole dont je serais le centre.
Devant, mon lointain futur. Derrière, mon lointain passé!


Je ne vais pas vers l’avant, en venant de l’arrière.
Je suis le chemin. Il est moi, je suis sien.
Je suis le chemin, hier, maintenant, demain.
Ce n’est pas une histoire de compréhension.
Mais, plutôt, d’accord et d’acceptation!

On ne vit qu’au présent, tout le temps.

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